"...Regarder une toile de Sophie Cohen-Scali,
C’est partir en promenade dans un jardin d’enfant et se rappeler les bruits, les cris et les odeurs d’antan.
C’est se reconnecter avec notre imaginaire et ouvrir les écluses de nos retenues pour laisser couler le flux de nos eaux intérieures vers les terres oubliées de notre enfance.
C’est accepter la violence d’un silence dans une étendue peuplée de solitude.
C’est plonger dans un univers de coton où le temps semble être ailleurs. C’est se dire que l’on n’est pas seul à se dire que l’on n’est pas seul.
C’est se baigner sous la cascade d’eau fraîche d’un torrent de montagne.
On ne peut rester insensible à la peinture de Sophie Cohen-Scali parce qu’elle porte en elle la fleur qui deviendra fruit et l’enfant qui sera Homme et femme.
Son monde est peuplé de lutins, génies, farfadets et gnomes, petites créatures légendaires et serviables qui détiennent des trésors et prennent parfois nos allures et nos attitudes, histoire de nous rappeler que nous venons tous de la Terre d’avant les villes et peut-être même du monde souterrain qu’ils habitent encore aujourd’hui.
Sa peinture nous rappelle ce que nous avons été pour être ce que nous sommes ; en cela, elle nous permet la transmutation et nous ouvre le chemin du Grand oeuvre pour nous révéler à nous-mêmes au travers d’un long cheminement initiatique qui permet d’accéder à notre vérité. Sophie Cohen-Scali est un révélateur de nos vies
intérieures.
Elle explore les profondeurs de l’âme humaine et utilise son imaginaire et sa brosse pour donner matière à l’invisible.
Elle est inclassable et ne peut appartenir à aucune école de peinture...
Ecouter la 1ère gymnopédie d’Erik Satie devant une toile de Sophie Cohen-Scali, c’est conjuguer sérénité et plénitude.
Soyons prudents. Approchons l'animal à pas feutrés, contre le vent. Nous avons le sentiment très net, l'intime conviction, que, sous la grâce, la fragilité apparente, la douceur palpable, derrière la délicatesse à fleur de peau de ses toiles, Sophie essaie, avec une exquise pudeur,
de nous laisser entrevoir une foule de sentiments, d'impressions, de souvenirs, qu'il nous appartient de découvrir,
comme bon nous semble, et si l'envie nous en dit.
La peinture de Sophie est beaucoup moins légère qu'il n'y paraît. Sa fantaisie poétique, masque de dentelle, n'est que le paquet-cadeau, doré et enrubanné, qui enrobe le fond des choses, le fond de sa mémoire, les traces de sa vie. Alors, le bonheur qui émane de ses personnages, tous un peu déglingués sur les bords, est-il juste là pour nous faire rêver, ou veut-elle nous signifier autre chose, comme un contraste discret ?
Et les déchirures peintes au bord de certaines toiles sont-elles seulement une façon de raconter une histoire page par page, ou bien marquent-elles une rupture, une sorte de fêlure ? Légèreté diaphane ou lumineuse profondeur ? Sourire complice ou sanglot retenu ? C'est vous qui décidez.
Vous êtes, nous sommes tous, libres de voir, de regarder, de ressentir ce que nous voulons, comme nous le voulons.
Mais attention au mirage. La peinture de Sophie Cohen-Scali a plusieurs étages. Et sa beauté intérieure est à l'image de ses yeux rieurs.
Séduisante mais énigmatique, passionnante mais insondable. Les tableaux de Sophie sont comme des offrandes, des hommages, timidement déposés devant votre porte. Et ces présents sont inestimables. Gardez ça pour vous.